lundi 31 décembre 2018

Réveillon entre enfoirés


Non mais, de quoi j'ai l'air, je vous le demande ? Je commence à regretter l'école. Je m'y emmerde, mais au moins, j'ai quelques amis. Des vrais.
Avec ces bijoux de pacotilles, ce maquillage et ces vêtements super légers, je ressemble à une pute de l'Est qui tente en vain de paraître classe en jouant sur les paillettes, le strass tout en restant sexy. Plutôt vulgaire, si vous voulez mon avis. Même si je pense que personne ne paie, l'analogie semble à peine exagérée. C'est bien pour ça que je suis ici, non ? Pour offrir du plaisir à ces messieurs.
Ils sont tous venus, on voit que c'est la fin de l'année. Faut fêter ça !
Tonton pastis, nommé ainsi par mes soins en raison de son haleine chargé à l'anis, du matin au soir, cousin Patrick, le plus jeune, le plus costaud, et le plus endurant, voisin Thomas, le plus maigre, c'est-à-dire, le moins gras, le sergent Renaud, un copain du fournisseur, et bien sûr, le fournisseur en personne, papa. Un seul absent, le frangin. Mais ce n'est pas vraiment un habitué, et il avait sûrement mieux à faire ce soir.
Ils sont bien chargés. Bière pour certains, whisky pour d'autres... pourquoi ne me droguent-ils pas au GHB ? J'ai des copines qui connaissent, paraît que ça fait passer le sexe plus facilement. Une fois, j'ai essayé de leur faire comprendre qu'à notre âge, on n'est encore censé pratiquer le sexe, mais elles m'ont regardé comme si j'avais lâché un pet pimenté. Non, être enfant, ce n'était plus pour nous. On avait passé le cap.
Déjà, tonton pastis me demande de me tourner. Avec lui, c'est toujours derrière. Faut dire, il pourrait m'écrabouiller en s'allongeant sur moi, c'est sans doute plus prudent. Il s'installe, et je me sens clouée au sol, obligé de me plier pour ne pas être déchirée en deux. Le voisin vient me proposer son manche dans l'espoir que je l'astique. Va falloir m'y obliger, mon coco ! Les autres attendent leur tour.
Soudain, je sens un liquide chaud couler sur le haut de mes fesses. Il a déjà terminé le gros dégueulasse ?
Je me retourne et voit mon oncle le teint rubicond, qui observe horrifié la pointe de l'arme qui vient de le transpercer par derrière. Une torsion élargit l'incision, et les tripes s'écoulent. C'est franchement ignoble. Je me réfugie au fond de la pièce. Pas envie d'être recouverte de cette viande hachée !
Le tueur récupère son arme, et la plante en un geste sec de baroudeur dans le crâne de Patrick. Voisin Thomas tente de s'échapper, mais alors qu'il se trouve sur le seuil, un coup de feu retentit. Il prend une balle dans le dos et s'écroule contre le mur. Ensuite, c'est au tour du sergent, en pleine tête. Quel ironie ! Avec sa propre arme de cow-boy ! J'entends la voix de papa qui hurle à l'assassin, pour prévenir ma gentille maman.
Trop tard. Il est à la merci du tueur, et ses douces paroles n'y feront rien. Sa détermination semble inébranlable. Je le vois à sa mâchoire crispée.
Il pointe son arme sur l'entrejambe de mon père, et tire. Derrière la détonation, j'entends un floc étrange, les couilles qui giclent, sans doute. Après, il vise le cœur, tire encore, puis à la fin, c'est la tête. Elle explose littéralement. Le colt python à bout portant, ça ne fait pas de cadeau.
Ensuite, il se tourne vers moi. Ses yeux rougis laissent échapper des larmes. Eh bien, frangin ! Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Des scrupules ?
Il sanglote, et moi je le fixe, le cœur et le regard secs. Je sais déjà ce qu'il va faire, mais je ne bouge pas d'un iota. Pas question d'empêcher l'inévitable. J'ai compté les balles, et je sais que lui aussi les a comptées.
Il glisse le canon du colt dans sa bouche et presse la détente.

lundi 24 décembre 2018

Noël enguirlandé


Non mais, de quoi j'ai l'air, je vous le demande ? Je commence à regretter le Morvan. On s'y emmerde, mais au moins, on est en pleine nature.
Quelle misère !
Avec ces boules et ces guirlandes aux couleurs criardes pendues aux branches, je ressemble à une pute de l'Est qui tente en vain de paraître classe en s'affublant de bijoux de pacotille ! Analogie à peine exagérée, c'est bien pour ça qu'on m'a vendu, non ? Offrir un moment de rêve. Certes, pas à un vieux dégueulasse puant la sueur rance, juste à des petits nenfants tout mignons, mais au final, j'ai été vendu pour leur offrir du plaisir, à ces mioches. S'ils savaient, j'espère qu'ils répudieraient leurs parents ! C'est pire que de la prostitution, c'est de l'esclavagisme ! J'ai rien demandé, moi !
Et on ne les entends pas, les anti-spécistes ! Pour défendre les petits chats et les gorets, y'a du monde, mais dès qu'il s'agit de végétal, y'a plus personne ! L'espèce n'est pas une valeur, c'est l'individu qui compte, mon cul ! Pas grave si la carotte se fait larder en long et en large, comme elle ne peut pas crier, tout le monde s'en fout ! Moi, c'est bien pareil. On m'a coupé la tête, rien que ça, et tout le monde trouve ça génial ! Bon, c'est un point de vue purement anthropologique, j'ai pas vraiment de tête, et à vrai dire, si on parle de système nerveux, c'est précisément ce que je n'ai plus. On m'a juste laissé le squelette. Eh oui, les enfants, vous êtes en extase devant un squelette, un cadavre, quoi ! Quand je serai totalement sec, vous verrez bien que j'ai raison !
En attendant, me voilà comme un con avec tous ces cadeaux autour de moi. Y'en a combien, sérieux ? Quinze, vingt ? Pour trois mioches ? Ça y est, je suis énervé ! Des trous du cul pourris gâtés ! J'ai vraiment loupé ma dernière ligne droite, je vous le dis !
Ah, non ! Ils allument la guirlande électrique. Pas ça ! Purée ! Chaque loupiote doit fait au moins trois-cent watts, elles me crament les épines, et j'ai l'impression de me transformer en gyrophare !
Et les voilà tous en cercle qui déballent leurs trucs, à la barbare ! Pas la peine de savourer le moment, de toute façon, on est pas là pour profiter d'un moment de convivialité, mais pour s'emparer de ce qu'on a « commandé »
Et attention, si une livraison n'est pas honorée, ça va chier !
Mon Dieu, quel ennui !
Oh, mais il fait quoi, le petit ? Il est furax, on dirait. Ah oui ! Son jouet ne marche pas ! Y'a pas de piles, un truc dans le genre. Gentille maman essaie de le calmer, mais ça le rend encore plus incontrôlable. Il attrape les paquets restants et il les jette au sol. Oh ! Le calva de papa s'est pété en deux ! Je vois la grimace du mec ! Merde ! Un breuvage à ce prix, quel petit con ! Je le sens, il se retiens de baffer son marmot ! Encore mieux, la petite sœur essaie de maîtriser son frère ! Elle me bouscule, marche dans l'alcool. Et cette saloperie de guirlande s'accroche à ses cheveux !
Vive le made in Taïwan ! Un fil devait être coupé, voilà la petite qui grésille encore plus fort que moi ! Et la mère qui se précipite et qui finit collée à elle. Magnifique !
Et ça prend feu, la gnôle prend feu, je prends feu !
Mais c'est pas grave, de toute façon, j'étais déjà foutu !
Je leur offre mes derniers instants à ces maladroits, ça me fait plaisir ! Cet accident abrège mes souffrances, et me permet de tirer ma révérence avec éclat ! Merci à eux !
Et les autres n'auront pas tout perdu, car pendant des jours, sans doute des semaines, dans le quartier, ça va sentir le sapin !

mercredi 5 septembre 2018

Lapin sans moutarde


J'aime courir.
C'est un vrai plaisir, je suis sincère.
Je me lève à six heures du matin pour allonger ma foulée le temps d'une petite heure, deux fois par semaine. Mon trajet est toujours le même, sur les bords de Seine, aux abords de la forêt de Fontainebleau.
Ce moment est important pour moi. Passé la quarantaine, j'éprouve le besoin de griller mes calories en surplus lors d'un effort d'endurance. C'est utile, certes, mais aussi agréable. Après cet effort, je me sens mieux pour aborder mes tâches professionnelles. Je vois cette habitude, non pas comme un « régime » destiné à me faire maigrir, plutôt comme un exercice de mise en forme allumant en moi la flamme de la vigilance. Je me sens plus compétent, plus investi dans mes activités, lorsque j'ai sué abondamment.
Un matin, plus précisément hier, je suis serein, tranquille, je trottine à allure modérée vers l'horizon, et sous l’œil bienveillant de l'aurore, j'observe les lueurs matinales s'étirer sur les eaux brumeuses du fleuve. Magnifique. Et soudain, un petit lapin surgit d'un fourré, devant moi.
J'observe son croupion qui agite sa petite queue blanche en pompon.
C'est fascinant, un spectacle rare. Cet animal court devant moi, avec moi, peut-être. Est-il effrayé ? Juste dérangé dans ses occupations habituelles ?
Difficile de le deviner. Toujours est-il qu'au bout d'une trentaine de seconde, il est toujours face à moi, alors que je gagne du terrain. Il semble se crisper et augmenter son allure.
Je fais de même.
Sans calcul, sans intention particulière, je me force à le rattraper. Je me doute qu'au bout d'un moment, il finira par s'échapper sur le côté, pour s'enfuir à travers bois. Mais non, il continue de me précéder. Je mange les mètres. Il trottine bêtement, en zig-zag. Serait-il sous les affres de la panique ?
Cela m'amuse, je puise dans mes réserves pour accélérer encore. Je force, ahane fortement. Mes muscles chauffent, mon cœur est vibrant d'émulation. Cette bête me nargue, je vais la doubler !
Sûr de mes capacités, je fonce, comme jamais je n'ai foncé...
Puis elle bifurque, passe sous un buisson et disparaît.
Non !
Je ne l'accepte pas, je la suis, je saute la haie de buis, passe entre les arbres, trace ma route dans ses sillons, et au bout de mon effort, la poitrine en feu, les jambes incandescentes, le visage ruisselant, je me jette en avant. Mon plongeons s'éternise. Les bras tendus, je sais que je vais réussir. Une souche va m'accueillir à la réception, je la vois. Peu importe !
Et je l'attrape, ce misérable lagomorphe, je le saisis, referme mes phalanges sur sa toison, vibrant, frétillant, et chaud. L'impact contre le sol irrégulier, et cette racine, ne parvient pas à m'assommer. Meurtri, mais galvanisé, je mords à pleines dents dans la fourrure. Je déchire la peau, l'écartèle, m'imprègne de l'odeur de gibier. Soudain, je bande, je salive. Mes crocs fendent la chair avec avidité. Le sang inonde ma bouche, me plongeant en pleine extase. J'emplis mon estomac de cette chair brûlante, juteuse, savoureuse, et ne peux plus m'arrêter. Le plaisir me semble légitime, naturel. J'ai le sentiment d'appartenir à l'animalité, au rang des prédateurs. J'assume l'horreur de mon acte, conscient d'avoir « chassé » une proie, comme soumis à un désir atavique, issu d'un passé si lointain qu'aucune mémoire ne pourrait l'expliquer.
Enfin repu, je me relève, et enterre ma victime.
Je suis couvert de sang, mais à cette heure, qui me croisera ?
Je reprends ma route. J'ai d'autres calories à griller, avant de retrouver mon quotidien, ma femme, mes trois enfants, et mes fonctions de chef d'entreprise ; ce jogging n'est pas terminé...



vendredi 13 avril 2018

Maux l'os


Il m'en est arrivé une belle mardi dernier.
Enfin, une belle, c'est façon de parler, car ma réaction n'a pas été jolie.
Et pourtant, je ne regrette rien.
Je faisais une marche en solitaire. Chateau-Chinon, les Brenets, Lavault-de-Fretoy, Denault, Chaumard ; je revenais en formant une boucle via Corancy. Au total, 45 bornes à peu près. Une journée peinarde, il faisait beau. Tranquille.

Dans la Forêt de l'Oussière, peu après avoir passé la Chapelle de Faubouloin, je croise un jeune glandu, dont la tête doit peser lourd, puisqu'elle courbe le haut de son corps comme un poids mort. Son teint d'un blanc d'aspirine se dévoile peu à peu, constellé par une acné dégueulasse, concentrée au niveau du front et des pommettes, une véritable batterie de boutons écarlates, près à vous gicler dessus ! Ce couillon promène un molosse, un berger allemand.
Le problème, vous le devinez, c'est que son clébard n'est pas tenu en laisse. Et qu'il ne porte pas de muselière.
J'adore les chiens, je dois le préciser. Ce sont des animaux bienveillants, utiles, souvent plus humains que les hommes. Ce n'est pas la première fois que je suis confronté à un animal en liberté. Sans me vanter, je sais gérer. Mon attitude, bienveillante, sans esbroufe, sans mouvements brusques, me permet de communiquer facilement avec eux. Je les comprends, ils me comprennent.
De toute ma vie, je n'ai jamais été mordu.
Le clébard de ce jeune glandu vient sur moi. En trottinant. Je vois dans son regard une sorte de voile, comme je n'en ai jamais observé. Je comprends qu'il n'est pas mentalement équilibré. D'instinct, je lève mon bâton de marche. C'est un bâton en fibre de verre à pointe métallique, plutôt solide. Il peut me servir d'arme. Le chien essaie de me contourner, mais je m'adosse à un arbre. Il s'arrête à un mètre. Et il grogne, l'enfoiré.
Ses crocs apparaissent. Jaunes, acérés, baveux...
Je fixe son maître. Le jeune con ne bouge pas. Son regard torve semble aussi mou que le haut de son dos. Je crois distinguer un léger sourire.
— Hey, garçon ! Tu peux appeler ton chien ?
Il hausse les épaules.
— Pourquoi faire ?
J'ai immédiatement la certitude qu'il se fout de ma gueule. Pour posséder un chien, il faut pouvoir s'en occuper, ce qui rend peu probable l'hypothèse de l'autisme ou de la débilité. Peut-être est-il un peu simple d'esprit, mais ce petit sourire... comment dire ? Ce petit sourire en raconte si long que mon opinion se fixe définitivement : la situation l'amuse, tout simplement.
Le clébard s'énerve alors que je ne fais aucun geste. Je renouvelle ma demande, en augmentant le volume de ma voix, ce qui excite le molosse. Il fait semblant de charger, en claquant des mâchoires. Trop tard pour fuir. Soit le glandu appelle son abruti de chien, soit je l'affronte.
— Allez gamin, j'ai aucune envie de faire du mal à cette bête.
L'animal grogne, aboie, et l'autre crétin hausse encore les épaules puis lève bien haut le majeur de sa main droite.
— Il attaque que les connards !
— J'en doute, il t'aurais bouffé depuis longtemps !
Et il se marre. Il se plie de rire, ce gland ! Et le chien charge pour de bon. Il choppe ma grolle. Je sens comme un étau se refermer sur ma cheville ; ni une ni deux, je frappe, au cou. Plusieurs fois. Le chien s'affaisse en geignant. Il saigne beaucoup. J'ai le cœur serré. Merde !
Le crétin sort de son hilarité et court dans ma direction. Je suis persuadé qu'il va veiller son animal. Je m'en veux. Au lieu de ça :
— Eh connard, fils de pute, enculé, je vais te matraquer la gueule moi-même, tu sais pas à qui t'as affaire...
Parfois nos réactions nous échappent. Je pourrais éclater de rire, lui coller un pain, ou juste lui tirer l'oreille. Au lieu de ça, je lui plante mon bâton sous le menton, si fort qu'il ressort par le sommet du crâne.

Cette regrettable altercation m'a obligé à creuser un très gros trou. Comme je le disais, même si ce meurtre résulte d'une réponse un peu trop vive de ma part, je ne regrette rien. Certes, en l'évitant, aux yeux de la loi, je serais resté clean. Même si ce crétin avait porté plainte pour la mort du chien, j'aurais sans doute gagné, du fait qu'il s'agissait d'un molosse, non tenu en laisse et ne portant pas de muselière. Mais d'une certaine façon, cet animal n'était qu'un instrument. Ma réaction n'avait rien de juridique !
Selon moi, c'était ce jeune qui m'attaquait, pas l'animal. Cette bête, sans réelle opinion, percluse de névroses provenant sans doute d'un dressage trop dur, trop injuste, ou de je ne sais quelle affection mentale, agissait en parfait accord avec l'état d'esprit de son maître. Et sous son commandement implicite. Bien que cela fît de moi un criminel, j'estimais normal de sanctionner l’agresseur à la même hauteur que son arme.

samedi 3 mars 2018

Reptation


La créature rampait depuis un temps infini. Ses coudes et ses genoux écorchés frappaient le sol à même l'os. Sa tête et son dos cognaient parfois le plafond de roche. Le sang ruisselait sur ses tempes, ses épaules, ses côtes. L'effroi l'incitait à se précipiter, et à prendre toujours plus de risques. Comment sortir de ce piège ? La panique mobilisait toutes ses forces. Avancer, aller plus loin, plus vite. Sans jamais changer de direction. Ne pas se perdre...
Elle manquait d'air. Son souffle éraillé bousculait les ténèbres. Aucune lueur à l'horizon. Rien. La terreur et le désespoir l'oppressaient tant que son cœur se gonfla de colère, de fureur. Qui l'avait conduite ici ? Et pourquoi ? Elle n'acceptait pas son sort. Quels qu'en soient les motifs et les finalités, elle lutterait pour son salut jusqu'à la dernière parcelle d'énergie.
Le passage devint encore plus étroit. Elle s'allongea au sol, et ignorant les plaies infligées à sa poitrine, se mit à nager avec vigueur. Son œil habitué à l'obscurité venait de déceler une infime lueur. Au bout de la souffrance existait une échappatoire. Elle abandonna peau et chair dans sa course effrénée vers la liberté. Elle ne sentait plus la douleur.
Lorsqu'un violent faisceau frappa son regard, elle bascula en avant. Sa chute fut longue. Tombée tête la première, elle se courba, se retourna et retomba sur ses deux pattes... dans une lave en fusion !
Elle se rua en avant pour échapper à cet enfer. Ses membres calcinés se brisèrent, elle sombra sur ses moignons et tenta encore de s'enfuir. Mais nulle terre n'apparaissait. Le paysage se découpait en de hautes collines entourées d'océans de lave. Dans le ciel apparurent des volatiles. Ils se jetèrent sur elle. Corbeaux, vautours, les monstres ailés, plantèrent leurs becs dans sa chair torturée, la réduisirent en lambeaux. Son corps fut dévoré morceau après morceau. Son squelette se désolidarisa, et ses os sombrèrent dans la matière incandescente.
Son ombre damnée s'éleva alors jusqu'au sommet d'une montagne abrupte, où l'attendait son seigneur et maître...