dimanche 10 mai 2015

Ma douce

Viens à moi, ma douce. Notre relation est platonique depuis trop longtemps.
Oh ! Nous n'irons peut-être pas jusqu'au bout. Pas ce soir. Mais nos deux corps ne peuvent plus ignorer les troubles dont ils sont affligés. Nous sommes tous les deux, dans cette chambre éclairée d'une simple veilleuse, nimbant nos peaux d'un film ambré. Les ténèbres nous entourent. Nous sommes une île.
Je crois rêver.
Tu es là, si belle, dans cette jolie robe. Qu'il me tarde de l'enlever ! De te découvrir.
Non, pas maintenant. J'entends ta respiration saccadée, ce souffle court saisi de trouble et d'appréhension. Tu as peur. Je suis attendri. Je ferais attention. Je serais le plus doux des amants.
Je me penche vers toi, respire ton odeur. Tu sens le miel, la paille fraîchement coupée. Mon sang déjà enflammé entre en ébullition. Mon cœur vibre. Mes mains se posent sur toi. Des épaules jusqu'aux hanches, je me délecte de tes formes si tendres. Mon esprit vacille. Je t'allonge sur le lit. Que tu es légère, emportée par cette volupté divine ! Je glisse mes doigts sur ta cheville, remonte ta robe. C'est si doux. Je caresse ta culotte, une jolie culotte de coton blanc à poids roses. C'est mignon. Je ne l'abaisse pas. Ce n'est pas encore le moment.
J'essuie les larmes sur tes joues. Avec délicatesse. Je souris.
Moi aussi, la première fois, j'ai pleuré.

Et moi aussi, j'avais quatre ans...